Comme c’est souvent le cas, derrière chaque grand nom, il y a une grande histoire à raconter. Dérivée de la tradition féodale toscane, la dynastie Gherardini trouve ses racines au IXe siècle. Distingués et honorables, les Gherardini sont l'une des familles fondatrices de la République de Florence. Cependant, après des siècles d'implication dans la vie politique de la ville, la famille fut forcée à l'exil en raison de la guerre civile entre Guelfes blancs et noirs, aux côtés de l'auteur de la Divine Comédie et compatriote Guelfe blanc Dante Alighieri, qui plaça plus tard la famille remarquable dans son paradis tant convoité.

Après l'exil, les Gherardini commencèrent à soutenir l'unification du pays et devinrent rapidement l'un des noms les plus influents du Risorgimento italien. L'un des membres les plus prolifiques de la famille était Lisa Gherardini, que l'on considère généralement comme la Joconde, la femme dont le sourire mystérieux a été immortalisé par Léonard de Vinci en 1503. En 2008, la maison de couture a organisé un événement dédié au mariage de l'art et de la mode, du passé et du futur, intitulé Repenser la Joconde Gherardini , en l'honneur de son ancêtre légendaire. Pour l'occasion, le chef-d'œuvre de Léonard de Vinci a été imprimé sur des sacs à main Gherardini monogrammés en édition limitée et les bénéfices de la vente ont été utilisés pour financer une restauration artistique.

Considérant sa généalogie illustre, il n'est pas surprenant qu'une deuxième lignée ait migré en Irlande et ait initié la branche FitzGerald, qui devint plus tard apparentée aux Kennedy. Pendant ce temps, parmi les Gherardini restés à Florence se trouvait Garibaldo, une figure de proue du secteur local de la maroquinerie. En 1885, Garibaldo ouvre son premier atelier, spécialisé à l'origine dans la production d'étuis en cuir. Cependant, avec l'expansion des chemins de fer, la demande d'accessoires de voyage a augmenté, faisant du sac un article de tous les jours populaire. Garibaldo a rapidement su saisir les nouvelles tendances, démontrant une sensibilité à la mode qui caractérise depuis sa marque. Considéré comme l'inventeur original du Made in Italy, Garibaldo ouvre en 1915 sa première boutique sur la Via della Vigna Nuova, à quelques mètres de la boutique historique de son contemporain, Guccio Gucci.

Les créations artisanales de Garibaldo sont rapidement devenues les préférées des femmes aisées de la classe moyenne, qui apportaient leurs propres tissus et fermoirs dans sa boutique afin d'avoir des ajouts personnalisés chics. Si les créations étaient souvent agrémentées de pierres précieuses et de métaux précieux, ce qui distinguait Gherardini était la belle sélection de cuirs – y compris des variétés exotiques comme la peau de python, de lézard et de crocodile – qui combinaient à parts égales durabilité et élégance. Bien qu'elle soit toujours restée fidèle à sa tradition artisanale supérieure - chaque pièce est toujours fabriquée à la main en Italie - la marque a vu au fil des années le lancement d'une collection de cuir pour femme modélisée par Twiggy en 1975, suivie d'une ligne de prêt-à-porter dans les années 1980, une gamme Gherardini Lifestyle d'écharpes, cravates et parapluies et une ligne d'accessoires pour hommes, Gheradini Man.

Autrefois classique et contemporaine, tendance et fonctionnelle, la marque a acquis un statut culte dans les années 1970 avec l'introduction du tissu emblématique Softy. Développé en collaboration avec une équipe d'ingénieurs, le matériau innovant était une combinaison imperméable et résistante de polyuréthane et de coton - plus tard remplacé par du polyester - portant le logo de la maison imprimé en négatif. Conçu comme une solution aux défauts typiques des peaux, tels que les taches et le manque de résistance, le tissu est depuis lors une marque de fabrique de la maison et un best-seller.